Aujourd’hui, c’est vendredi ! Papa, maman et moi sommes invités chez Grand-mère. J’aime Grand-mère car elle nous raconte souvent de belles histoires sur son enfance. Elle est si douce! »

Sur le chemin pour aller chez Mamie, Lina pensait : elle avait toujours adoré les visites chez sa grand-mère, une femme sage au visage doux qui assortissait toujours la couleur de son hijab avec ses chaussettes ! C’était un bel après-midi ensoleillé. Enfin arrivée, Lina s’installa confortablement dans le fauteuil à côté de la fenêtre tandis que sa grand-mère préparait une tasse de thé.

Le parfum apaisant de la menthe emplit la pièce alors que les trois générations se préparaient à partager un moment spécial.

« Bon, moi, en attendant, je vais jouer dehors ! » Dit Lina.

Elle jouait toujours au tennis dans le jardin de mamie, mais il y avait une règle. On ne touche pas l’olivier! Lina ne s’était jamais posé la question de savoir pourquoi cet olivier était tant aimé par sa Grand-mère. Mais aujourd’hui, il était particulièrement beau et imposant. Les feuilles de cet olivier semblaient si nombreuses et la couleur d’un vert particulièrement beau aux yeux de Lina. 

Mamie sortit sa tête de la fenêtre et voyait sa petite-fille admirer ce bel et noble arbre.

« Ma chère Lina, as-tu déjà entendu parler de l’olivier qui se dresse fièrement dans notre jardin? » demanda la grand-mère, un éclat de malice dans les yeux.

Lina sourit, car elle connaissait bien cet arbre majestueux qui avait toujours fasciné son enfance.

« Oui, mamie, j’ai toujours admiré cet olivier. Mais pourquoi est-il si spécial? »

Sa grand-mère s’installa à côté d’elle, tenant la tasse de thé entre ses mains sages.

« Lina, laisse-moi te raconter une histoire de ma jeunesse. À l’époque, j’avais ton âge, peut-être même un peu plus jeune. Ma famille n’était pas riche, mais nous vivions dans une petite maison au Maroc entourée de terres »

Les yeux de Lina s’illuminèrent d’anticipation. Sa grand-mère poursuivit :

« Un jour, un homme riche vint dans notre village. Il souhaitait acheter nos terres, où il n’y avait qu’un petit olivier à peine plus haut que mon genou, en échange d’une grande somme d’argent »

Lina inclina la tête, captivée par le récit.

« Et alors, mamie? Qu’avez-vous décidé de faire? »

La grand-mère sourit doucement. « Eh bien, ma chère, après mûre réflexion, j’ai décidé de refuser l’offre. » Lina semblait intriguée.

« Mais pourquoi, mamie? L’argent aurait pu aider la famille. »

La grand-mère posa tendrement sa main sur l’épaule de Lina. 

« C’est vrai, ma chère, mais j’ai compris quelque chose d’important ce jour-là. La patience peut être plus précieuse que le plaisir instantané. »

« Comment ça mamie ? »

« Eh bien, cet olivier qui était petit et très peu utile à l’époque, a beaucoup poussé au fur et à mesure des années… Nous avons réussi, grâce aux olives qu’il nous a donné, à faire pousser plein d’autres oliviers sur nos terres. Avec tous ces oliviers, nous avions, chaque automne, une quantité gigantesque d’olives que mon Papa vendait sur le marché. Puis maman s’est décidée à se lancer dans la production d’huile d’olive. En quelques années, nous sommes devenus riches et nous avons pu acheter cette belle maison. En souvenir, j’ai gardé un des oliviers que j’ai replanté ici, dans ce jardin »

Lina contempla l’olivier d’un regard nouveau, comprenant la leçon que sa grand-mère lui transmettait. La grand-mère conclut :

« Parfois, il vaut mieux attendre, être patient, et voir quelque chose grandir lentement. Cet olivier est devenu bien plus que de l’argent. Il symbolise la patience, la croissance et le lien avec nos racines.. »

Lina réalisa que chaque branche de l’olivier portait une histoire, une histoire de patience et de choix réfléchis, une histoire de famille. Ce jour-là, elle comprit que la patience pouvait transformer quelque chose de petit en quelque chose de bien plus grand.